Le groupe ENL est un des sponsors de Foodwise, entreprise sociale qui œuvre à prévenir le gaspillage alimentaire en facilitant le don d’invendus et de surplus aux nécessiteux. Moka’mwad pourrait aussi se mettre de la partie en parrainant la cause sur le terrain, à Moka Smart City.
180 000 tonnes. C’est en moyenne le volume d’aliments gaspillés chaque année à Maurice. Depuis l’année dernière, Foodwise se bat contre ce gâchis déconcertant qui a lieu à tous les étages, de la production à la consommation, en passant par la transformation, la distribution et la restauration. ENL est le principal sponsor financier de l’initiative.
Le modèle Foodwise consiste à combattre le gaspillage et l’insécurité alimentaire en connectant les surplus et les invendus avec ceux qui en ont besoin – une recherche qui va dans le sens de l’engagement du groupe ENL en faveur du développement inclusif et durable. Shyama Soondur, Corporate Communications Manager à ENL explique:
Aider nos concitoyens à vivre avec dignité est un des objectifs fondamentaux de notre politique en matière de citoyenneté d’entreprise. Or, le droit à une nourriture suffisante est indissociable de la dignité intrinsèque de l’humain. L’initiative de Foodwise est également en ligne avec notre engagement à créer de la valeur durablement, démarche qui passe par l’optimisation des ressources et la prévention du gaspillage.
Le food donor est un hôtel, supermarché ou restaurant, qui stocke dans les meilleures conditions possibles la nourriture qui n’a pas été consommée. Le deuxième acteur est le food transporter, qui est un livreur pour ces établissements, qui collecte la nourriture gaspillée et la dépose chez un food receiver, une école défavorisée ou une ONG, qui récupère la nourriture et la sert aux enfants. Foodwise souhaite ainsi formaliser et faciliter les synergies et connexions entre les entreprises soumises aux problématiques d’invendus et de surplus, et l’écosystème de récipiendaires. L’entreprise sociale transforme ainsi la « contrainte » de gestion des invendus et de surplus alimentaires en une opportunité d’impact social, environnemental et économique positive pour l’entreprise. Rebecca Espitalier-Noël souligne:
Ce qui décourage les donateurs, c’est que les relations sont compliquées entre l’univers des bénévoles et celui des compagnies à but lucratif qui veulent des processus, de la régularité et de la sécurité. Foodwise répond à ce besoin de professionnalisation, de fiabilité et de sécurité du système de redistribution.
L’objectif à horizon fin 2019 est fixé : recruter 20 institutions donatrices qui distribueraient plus de 10 000 repas par mois à des enfants défavorisés. Pour Foodwise, il s’agit là de bien plus que de simples dons. « Foodwise n’est pas un projet caritatif. Notre vision va plus loin que la distribution de repas. La réduction du gaspillage alimentaire doit être un moyen de réinsertion sociale et de développement,» soutient Rebecca Espitalier-Noël.
Ainsi, l’ONG Safire se propose de collaborer avec Foodwise pour gagner la confiance des enfants de rue. L’idée est d’utiliser la nourriture en surplus d’hôtels pour leur offrir des dîners et créer ainsi des occasions pour tisser une relation de confiance avec cette communauté. L’école RCA de Case Noyale a déjà vu, grâce aux donations du Paradis Beachcomber, un impact positif sur l’assiduité en classe des enfants défavorisées. Pour ce qui est de la collaboration avec ENL, Foodwise travaille avec le Kolektif Moka’Mwad pour trouver des moyens d’impliquer les habitants de Moka Smart City et du groupe dans le combat contre le gaspillage alimentaire.
Le consommateur n’est pas le seul responsable du gaspillage alimentaire
Foodwise, c’est une petite équipe de six personnes, qui a pour but de mettre en lien trois acteurs qui sont un food donor, un food transporter et un food receiver. « Et tout cela dans le stricte respect des lois et des normes d’hygiène alimentaire, et en utilisant des ressources déjà existantes,» explique Rebecca Espitalier-Noël, co-fondatrice de l’organisation.
Si Foodwise se focalise aujourd’hui sur la redistribution d’invendus ou de surplus, elle garde en tête que le gaspillage alimentaire ne s’effectue pas uniquement en bout de chaîne. Une des définitions du gaspillage alimentaire : toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée, dégradée. Si le consommateur est souvent le premier à être pointé du doigt, la question concerne en réalité l'ensemble des acteurs et filières de l'alimentation.
Tous les secteurs d’activités sont concernés et génèrent du gaspillage à leur niveau pour des différentes raisons : surproduction, critères de calibrage, rupture de la chaîne du froid, mauvaise gestion des stocks, inadéquation entre l’offre et la demande, etc. Cependant, chacun dispose aussi de marges de manœuvre considérables pour le réduire. Foodwise prône une lutte à la source des gaspillages qui permettrait à la fois d'économiser des ressources, mais aussi de réduire le prix des denrées et de favoriser leur qualité. Le don ne doit pas pour autant être considéré comme la première et seule action contre le gaspillage.