Mario Radegonde, « Head of CSR » d’ENL, revient sur la période de confinement. Il dresse un tableau encourageant des actions entreprises par le groupe. Il lance également un appel à l’unité sociale de tous les acteurs concernés pour plus d’efficacité sur le terrain alors que la première phase du déconfinement a débuté le vendredi 15 mai 2020.
La crise sanitaire a définitivement impacté les familles les plus vulnérables et les personnes qui sont au bas de l’échelle, ainsi que les travailleurs du secteur informel. Il était tout à fait naturel de soutenir ces personnes dans cette période difficile. Je constate avec satisfaction que l’appel à la solidarité a été entendu. Les entreprises et employés du groupe ont exprimé leur solidarité en contribuant au #myENL Covid Fund.
L’annonce du confinement a surpris plus d’un. L’urgence sur le terrain a été de pouvoir soutenir ces familles. ENL Foundation a tout de suite réagi et mis en place une opération de solidarité en collaboration avec le collectif Moka’mwad. Elle visait à remettre des colis alimentaires aux familles les plus touchées par la pandémie. À ce jour, plus de 500 colis ont été distribués dans les régions d’opération d’ENL Foundation.
De mon point de vue, malgré l’approche de la fin du confinement, le besoin en termes de colis alimentaires est toujours présent, et cela va durer encore quelques mois, le temps que la machine économique se remette en marche.
Pendant la période de confinement, toutes nos équipes ont continué à travailler de la maison. Néanmoins, nous avons su garder contact avec nos bénéficiaires à travers le réseau de vigilance communautaire. Cela a permis de suivre les personnes les plus vulnérables, plus particulièrement les personnes âgées, celles souffrant d’un handicap et vivant seules.
Par ailleurs, nous constatons une recrudescence de la violence domestique durant le confinement. ENL Foundation, en collaboration avec la Commission de l’Union européenne, a lancé une campagne de sensibilisation à travers les réseaux sociaux sur ce mal qui ronge la société.
De plus, nous nous sommes efforcés à maintenir nos programmes d’alphabétisation pour les enfants à travers des classes en ligne. Notre ferme communautaire à L’Escalier a assuré la production de légumes pour la région et l’encadrement des bénéficiaires du programme de Backyard Gardening avec la distribution des semences.
La fondation a aussi apporté un soutien psychologique en ligne aux bénéficiaires de ses régions avec la collaboration d’une psychologue.
La Covid -19 a définitivement suscité le besoin de travailler en coordination. Sous la tutelle de Business Mauritius, nous travaillons avec les principales fondations et ONG sur un mapping social et un répertoire des bénéficiaires par région. Ce travail va déboucher sur une base de données qui facilitera toute action et limitera les doublons, tout en assurant une meilleure coordination.
Face à cette pandémie, chaque partenaire doit jouer pleinement son rôle. L’État a définitivement sa responsabilité, mais dans la conjoncture actuelle, il est clair que les autres partenaires devront assurer la complémentarité à travers des actions sociales visant les populations qui ne sont pas sur le registre social de l’État.
J’ai toujours prôné la collaboration et le travail en synergie. Pour moi, c’est la clé de l’efficacité dans le domaine social. Nous avons chacun notre rôle et nous tenons tous à notre indépendance, mais en se concertant, on peut être plus efficaces.
Le déconfinement va nous permettre de renouer le contact sur le terrain. Cela est primordial quand on est engagé dans le social. Nous pourrons mieux évaluer les impacts et mesurer l’étendue des dommages collatéraux afin de mieux répondre aux besoins des bénéficiaires.