Roshnee Bissonauth est opératrice chez Plastinax Austral depuis presque 12 ans. Après avoir reçu un mail invitant les salariés groupe ENL intéressés à se lancer dans l’élevage de poules pondeuses en 2021, elle a tout de suite sauté sur l’occasion. Ce projet mené par ENL Foundation, en collaboration avec Robert Soupe - expert de la filière avicole, a pour objectif de permettre aux bénéficiaires d’être autosuffisants et de produire des œufs pour la revente ou leur consommation personnelle. Après avoir été sélectionnée, Roshnee a participé à des formations pour tout savoir sur le sujet, notamment comment bien s’en occuper.
Elle a par la suite accueilli chez elle huit poules pondeuses, qui sont venues s’ajouter aux deux chiens qu’elle possédait déjà.
Comme la formation lui a enseigné, Roshnee nourrit ses poules tous les jours vers 5h du matin et nettoie leur cage deux à trois fois par semaine afin d’éliminer les odeurs et de maintenir une certaine hygiène. Dès qu’elle approche de la cage, ses poules manifestent leur impatience de s’alimenter.
L’arrivée des poules a provoqué un peu de jalousie chez ses chiens et l’habitante de Melrose a dû les gérer comme elle l’aurait fait avec des enfants. Cependant, après quelque temps en compagnie de leurs nouvelles amies, les chiens ont développé une certaine affection à leur égard, allant jusqu’à les protéger et à aboyer lorsque quelqu’un s’en approche.
C’est d’ailleurs dans cette excitation qu’un matin, l’une des poules de Roshnee s’est blessée en se faisant piétiner par ses camarades. Elle s’est fait une entorse à la patte et s’est trouvée dans l’incapacité de bouger pendant trois jours en raison de la formation d’un caillot de sang au niveau de son genou. Elle ne pouvait plus se nourrir et a donc perdu énormément de force, ne réagissant même plus à la présence de Roshnee ou de ses congénères et gardant les yeux constamment clos.
Alors que les chances de survie de la poule étaient minces, notre collègue de Plastinax Austral n’a pas baissé les bras. Elle a recueilli l’animal dans sa maison avec ses chiens. La cohabitation a été quelque peu difficile au début, mais ces derniers se sont rapidement habitués à la présence de l’oiseau malade.
Pour la soigner, Roshnee a quotidiennement appliqué du gel sur le caillot de sang, a nourri la poule et lui a donné du jus d’aloe vera pour qu’elle reprenne des forces. « Les poules ont un bec pour manger, mais pas pour communiquer, alors il faut en prendre soin comme de ses propres enfants et subvenir à tous leurs besoins », précise-t-elle. Au bout de quelques jours de soins attentionnés, la poule a retrouvé des forces et s’est remise à marcher. Elle a donc rejoint ses sœurs et réintégré la cage. Depuis, elle se porte comme un charme.
Le programme de poules pondeuses apporte un petit bénéfice financier à Roshnee, car elle vend quelques-uns de ses œufs à sa voisine. Mais ce n’est pas l’aspect le plus important pour elle. Roshnee confie :
Mo ankouraz tou dimounn fer sa program-la, ouswa gagn poul pondez kot zot. Ar bann poul ena plis lazwa ki maler. Ler ou rant lakaz, zot telman kontan zot kriye, li enn lot feeling. Li osi enn bon konpagni letan ou tousel lakaz. Mo al get zot toulezour.
Même dans des moments plus difficiles, Roshnee continue de s’en occuper et appelle à ne pas baisser les bras. Elle passe beaucoup de temps avec ses poules et ne compte pas s’arrêter de sitôt.