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May 03, 2020

Osons l’optimisme

Le CEO du groupe ENL, Hector Espitalier-Noël, enjoint son équipe à cultiver de l’optimisme actif, soit un état d’esprit positif et prêt à l’action. Il invite tout un chacun à se projeter mentalement dans la période post-confinement et à se tenir prêt à travailler avec focus et détermination pour reconstruire l’entreprise, ainsi que l’économie nationale.


Projetons-nous dans un mois, ce n’est pas si long. La solitude du confinement est passée et le rythme d’un retour à la vie normale s’installe. Ce n’est pas encore la liberté et la légèreté d’avant la pandémie du COVID-19. Les gestes barrières sont toujours recommandés et nombre de précautions restent encore de rigueur – nous les avons à présent intégrés à nos manières d’être. Mais le dépistage systématique, conjugué aux résultats probants communiqués rapidement et régulièrement, a créé un climat de sûreté et de confiance dans le pays. Les bars et les cafés rouvrent. On retrouve ses amis et ses proches pour fêter ensemble le bonheur de l’instant présent. La vie reprend ses droits.

L’heure n’est pas à la largesse ni à la démesure. L’austérité est de mise et l’humeur est au travail : le focus national est sur la reconstruction économique de notre île lapidée par le confinement. L’État a pu sécuriser les ressources nécessaires à la relance et a soutenu les entreprises ainsi que la population pour leur permettre de survivre. Les chantiers de construction sont rouverts. Les manufactures tournent à nouveau. Les sans-emploi d’hier se sont repositionnés en talents d’aujourd’hui. Les enfants ont repris le chemin de l’école. Les malls se raniment. Les rues de nos villes et villages s’emplissent de vie.

 

Imaginons. Projetons-nous mentalement. L’image que je viens de dépeindre n’est ni irréaliste ni irréalisable. Elle est d’autant plus à portée de main que nous aurons profité de notre traversée de crise pour nous débarrasser de lourdeurs inutiles, de préoccupations non essentielles, et pour adopter des manières innovantes de raisonner, de travailler, de vivre. Car les épreuves ont cette façon de nous forcer à nous surpasser.

 

Je veux bien admettre que ça ne soit pas facile de garder la perspective d’un avenir meilleur quand la vie ne nous épargne pas les affres du désespoir semé par le coronavirus. Cloîtrés à la maison, nous nous abreuvons d’analyses les unes plus anxiogènes que les autres : crise sanitaire, crise économique, crise sociale imminente… Ici comme ailleurs dans le monde, nous n’échappons malheureusement à aucune d’elles. Nous venons d’ailleurs de nous imposer un mois de couvre-feu sanitaire additionnel, au risque de provoquer des crises de panique chez nos concitoyens, tant la situation économique devient intenable pour le particulier aussi bien que pour nombre d’entreprises, petites et grandes.

 

Faut-il pour autant se laisser aller à la sinistrose ? Une vision plus mesurée de la situation nous donnerait des raisons d’être plus optimistes. Elle nous ferait prendre la mesure de notre capacité, désormais avérée, à mener une action concertée au niveau national contre le COVID-19 et tout ce qui s’ensuit.

 

À voir les statistiques internationales, nous avons, semble-t-il, réussi à maîtriser la propagation de la maladie comme très peu d’autres pays l’ont fait. Et nous devons nous en féliciter. Nous sommes à quelques petites semaines de pouvoir confirmer sur le plan médical que nous sommes un territoire « COVID-free », j’en suis convaincu. Pourquoi avoir retardé le déconfinement alors ? Par prudence, sûrement, eu égard aux enjeux à long terme pour notre pays. La distanciation sociale est certes un recours drastique et pénible. Mais il marche. Nous n’avons de toute manière aucun autre choix.

 

Si nous sommes arrivés à stabiliser, voire freiner la propagation du coronavirus, c’est parce que nous avons tous, sans exception, consenti à modifier notre mode de vie. Cette même approche unifiée nous permettra aussi de nous remettre des contrecoups socio-économiques.

 

L’État apporte déjà son assistance aux opérateurs affectés par la crise et promet de mettre des moyens d’accompagnement financiers très conséquents en soutien aux individus et entreprises qui subissent de plein fouet le coût, insoutenable, de ces mesures de confinement strictes et nécessaires. L’État devra continuer son effort dans la durée ; c’est le prix à payer pour que notre pays réussisse sa sortie de crise économique après avoir maîtrisé la crise sanitaire.

 

Sur le plan médical, nous en savons déjà beaucoup plus sur le virus aujourd’hui qu’il y a quelques mois. Les plus fins cerveaux scientifiques du monde sont engagés dans la recherche du vaccin contre ce virus, qui présente une combinaison singulière de virulence et de contagiosité. Tous s’accordent à dire que le vaccin-miracle aura été développé d’ici à un an ; c’est encore trop loin. Les immunologistes fondent leurs espoirs cependant sur les anticorps monoclonaux, fleuron actuel de la biomédecine qui est déjà en train de révolutionner le traitement de nombreuses maladies. De même, les laboratoires du monde entier se font concurrence afin de trouver les tests les plus fiables pour détecter la contamination au coronavirus rapidement, et des progrès notoires sont homologués quasi quotidiennement.

 

Jamais auparavant, il n’y a eu une telle mobilisation contre un ennemi unique. Il est tout à fait réaliste de penser que le corps scientifique aura bientôt trouvé la combinaison gagnante de tests fiables et rapides, ainsi que de traitements d’appoint. Au-delà des répercussions sur la santé humaine, ce dénouement augurera la réouverture des frontières et la relance de la libre circulation humaine, l’ultime condition pour un vrai retour à la normale. Je mise pour ma part sur un retour à un trafic aérien conséquent dans pas plus de trois mois.

 

L’économie nationale, ouverte et dépendante de cette libre circulation des personnes, des capitaux et des commodités, entamera alors sa vraie relance. Nous aborderons cette phase avec quelques atouts non négligeables. Notre promptitude et notre fermeté durant la période de résilience sanitaire ayant abouti à une maîtrise rapide de la pandémie devraient nous attirer la confiance des touristes et des investisseurs. Notre unité dans la reconstruction économique et sociale de notre pays nous attirera le soutien de nos partenaires traditionnels, et aussi nouveaux.

 

Alors, osons l’optimisme. Cultivons cette positivité active qui redresse le corps et rend l’esprit volontaire.

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