La première édition du Moka Art Festival s’est tenue samedi dernier. Avec ce festival, la Smart City de Moka, projet de développement urbain intégré et connecté porté par le groupe ENL, réaffirme son engagement à soutenir la culture et l’art sous ses diverses formes dans la région.
Joshila Dhaby, artiste-peintre mauricienne autodidacte, a saisi l’occasion et a contribué au festival en peignant une fresque sur le mur d’enceinte de Vivéa Business Park, au cœur de la ville. Elle nous raconte comment elle a vécu cette expérience et le symbolisme de son œuvre.
C’est suite à un appel de Ketty Lim, manager du collectif citoyen et évènementiel de Moka Smart City, qui souhaitait ma participation au projet Street Art du festival. Elle a découvert mon travail à travers mon site web, elle m'a contacté et c'est ainsi que cette belle aventure a débuté.
Dans un premier temps, elle m'a demandé de lui proposer différentes pistes de création et d'inspiration et j'ai dû prendre en compte les aspects techniques du support sur lequel j'allais peindre, notamment la taille du mur. Une fois ces premiers aspects validés, j'ai ensuite rencontré l'équipe de Moka afin d'expliquer plus en détails mon concept et de partager avec eux les moyens techniques à mettre en œuvre. Les échanges et les différentes collaborations ont été un véritable plaisir.
Les thématiques évoquées font référence à l'authenticité et à la modernité tout en tenant compte des spécificités liées à une « Smart City ». Ma création s'est inspirée de celle-ci, mais ne se limite pas à cette simple évocation. Le premier mur raconte comment une jeune femme construit une ville à l'aide de blocs (tels des LEGO) pour symboliser l'engagement de la jeunesse dans une société synonyme de santé et de qualité de vie car, selon moi, la modernité ne se résume pas simplement à la notion de technologie. La modernité se traduit également par une intégration des constructions et avec la population. L'autre partie du mur représente une fille allongée sur le dos avec un oiseau. Cela parle de nature et de notre responsabilité envers celle-ci. Il est primordial de se connecter avec la « Terre » afin de rester authentique!
J'ai choisi de travailler avec une palette de couleurs allant du bleu au vert car ces couleurs sont, pour moi, proches de la nature. Le bleu évoque notre île Maurice, petite île mais grand état-océan, qui doit continuer à se développer tout en prenant garde à son écosystème. La couleur verte met en exergue l'importance de la richesse naturelle de notre pays. Ces couleurs sont récurrentes dans mon travail et j'ai une tendance naturelle à les utiliser au contraire des tons rouge et brun.
Mon intention était d'engager les jeunes et les étudiants de la localité. Ketty et moi avons été à la rencontre de plusieurs écoles dans la région de Moka. Les étudiants en art constituaient le noyau dur de l'équipe et de nombreux volontaires ont spontanément proposé leur aide après avoir découvert l'événement sur les réseaux sociaux. Toute l'équipe était très motivée et tout le monde a contribué à la réussite de cette fresque artistique et collaborative. J'avoue avoir été très impressionnée par le talent des participants et très heureuse de voir l'implication de chacun. La curiosité, le sourire et le bonheur de travailler en équipe ont été le ciment de ces quelques jours passés ensemble. Cela a été une aventure extrêmement enrichissante pour moi.
Cette première édition du Moka Art Festival est une belle initiative qui symbolise un meilleur vivre, créer et construire ensemble pour notre île Maurice. Pour moi, l'art doit aussi être un véhicule qui permet de conscientiser les gens sur des thématiques fortes telles que le développement durable. Etre une artiste pour moi aujourd'hui, c'est pouvoir exprimer mes convictions dans un partage d'idées fortes de sens et de valeurs. C'est pourquoi cette première édition du Moka Art Festival me tient à cœur et j'espère que cela ne sera pas la dernière!