La campagne sucrière 2020 démarre en juillet à Mon Désert-Alma et à Savannah, les deux exploitations agricoles du groupe ENL. Olivier Baissac, Strategy and Development Manager chez ENL Agri, nous en dit plus.
L’industrie cannière, comme la plupart des secteurs, a été affectée par la crise du COVID-19, vu que les opérations ont été au ralenti, pour ne pas dire à l’arrêt pendant le confinement. Nous avons peut-être eu un peu de chance que la crise ne soit pas tombée pendant la récolte. Cependant, les préparations pour cette étape ont pris énormément de retard, par exemple les réparations et la maintenance de nos véhicules et équipements agricoles.
De plus, nous n’avons pas pu respecter les délais pour la plantation et les opérations aux champs (contrôle de mauvaises herbes, fertilisation, etc.) dû au manque d’effectifs, qui impactera négativement nos rendements. Nous pouvons aussi noter une baisse mondiale du prix du pétrole, qui pourrait indiquer une baisse du prix du sucre.
Le début de la récolte pour Mon Désert-Alma et Savannah est prévu pour les premiers jours de juillet. Nous attendons la confirmation des dates des usines respectives.
Chez ENL Agri, nous avons soumis les demandes nécessaires pour obtenir des WAP afin de reprendre les opérations au plus vite. Nous prenons les mesures de biosécurité recommandées, telles que le port du masque, le lavage fréquent des mains, ainsi que la distanciation sociale aux champs comme au bureau
Nous terminons aussi les négociations avec nos différents prestataires de services pour être prêts pour le début de la récolte. Par exemple, il se peut que nous ayons recours à de la main-d’œuvre étrangère qui se retrouve sans travail dû à la crise, ce qui nous aidera à réduire nos coûts, mais aussi à assurer un revenu pour ces travailleurs.
Le secteur de la canne se retrouve, comme les années précédentes, dans une situation où le prix du sucre est faible et où les coûts de production augmentent.
Les plus gros challenges seront d’optimiser nos opérations à travers la mécanisation de nos parcelles rocheuses, d’augmenter la production de canne par unité de surface et de se réinventer pour trouver d’autres sources de revenus.
Nous espérons que le gouvernement entérinera rapidement les recommandations de la Banque mondiale pour dynamiser le secteur cannier. Parmi les mesures préconisées, la revalorisation de la bagasse nous intéresse au plus haut degré.