Agriculture : Constat sur les légumes après les récentes intempéries

Après avoir fait face à une sècheresse sévère qui a fortement affecté la culture de légumes, les planteurs n’ont eu aucun répit avec les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues aux quatre coins de l’île. Si ces averses ont largement contribué à remédier au manque d’eau, elles ont cependant inondé de nombreux champs, abîmant ainsi les légumes qui y étaient cultivés. Harel Collet, agronome chez ENL Agri, nous en dit plus sur la situation post-intempéries du côté de l’entreprise.

1. Quels sont les légumes que cultive ENL Agri ?

ENL Agri cultive des légumes tels que le giraumon, la carotte, la pomme de terre (produit de saison), le chou vert et rouge, le poireau, l’oignon jaune et rouge (produit de saison) et le gombo (lalo) à Savannah ainsi que dans la région de Moka, notamment à Telfair, St-Pierre, Côte-d’Or et Alma. L’entreprise est également impliquée dans la culture sous serre de laitue, de poivrons, de pâtissons, de courgettes, d’aubergines, de concombres et d’haricots verts à St-Pierre, à Côte d’Or et à Savannah.

2. Face à la sécheresse, comment s’est portée la production de légumes chez ENL Agri ?

La sécheresse a gravement affecté la culture en plein champ. En raison du manque de pluie, des pertes importantes ont été enregistrées, car la croissance et le développement des légumes ont été fortement affectés. Cependant, en ce qui concerne la culture sous serre chez ENL Agri, des légumes tels que le poivron et la laitue n’ont pas été affectés. Cela est dû à nos bonnes pratiques agricoles, dont l’utilisation de toiles d’ombrage pour réduire la température, la « fertigation » et la surveillance étroite des ravageurs et des maladies. Cela a ainsi permis à ENL Agri d’obtenir un avantage concurrentiel sur les agriculteurs qui n’étaient pas en mesure de produire suffisamment.

3. Quelles sont les conséquences des récentes pluies torrentielles sur la production de légumes chez ENL Agri ?

L’arrivée des fortes pluies a mis la production de légumes en péril, car le sol était saturé d’eau, ce qui a causé la pourriture des racines. De plus, le fort taux d’humidité dans les serres a favorisé le développement de plusieurs maladies, en particulier celles causées par des champignons tels que l’oïdium chez les cucurbitacées, notamment les courgettes. L’eau bouseuse a également pénétré dans notre système de « fertigation », entraînant l’introduction de la maladie du flétrissement bactérien. Tout cela a finalement un impact sur le rendement et la disponibilité des produits sur le marché.

4. Comment va le marché des légumes en ce moment ?

Le marché est actuellement très perturbé, de nombreux produits se font rares. La laitue est l’un des légumes les plus rares. Et en raison de la forte demande et de l’offre insuffisante, il y a eu une augmentation considérable des prix. Pour le moment, l’importation n’est pas nécessaire, mais au cas où nous aurions encore de fortes pluies ou un cyclone, cela risque d’être le cas.

5. Les prix des légumes seront-ils en hausse pendant une très longue période ?

Le prix restera élevé jusqu’à début avril pour certains légumes. Peu de planteurs optent pour la replantation après de fortes pluies. Mais il faudra un à trois mois, selon la culture, pour que la plante soit prête à être récoltée. D’autres planteurs hésitent à replanter car nous sommes dans une période où le risque cyclonique est élevé et ils ne sont pas en mesure d’encourir des pertes supplémentaires. Au lieu de cela, ils attendront mars pour cultiver. Tout cela se traduira par un manque de produits sur le marché et leur prix ne diminuera pas.

6. Quelles sont les mesures à prendre à l’avenir pour éviter de gros dégâts pendant les intempéries ?

L’agriculture est une activité très risquée. Il est urgent d’adopter plusieurs mesures telles qu’un système de drainage adéquat en plein champ, l’investissement en culture protégée, l’utilisation d’un système d’irrigation efficient et l’irrigation goutte-à-goutte, entre autres. Cela permettra d’atténuer l’effet de perturbations climatiques telles que les sécheresses et inondations.