Jordan Joumon, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles

Sa passion, c’est photographier des paysages de nuit, avec la particularité de faire ressortir le ciel et ses étoiles dans ses clichés. Rencontre avec Jordan Joumon, « Brand Executive » chez Helios Eyewear le jour et astrophotographe la nuit.

Sujet qui fascine, l’astronomie sait faire briller les yeux des petits et grands enfants. À travers ses captures astronomiques, Jordan Joumon fait perdurer cette magie. Brand Executive chez Helios Eyewear depuis 2019, il est aussi un grand passionné des étoiles et exerce son art d’astrophotographe dans ses moments libres depuis plus de cinq ans. Il nous en dit davantage sur sa passion.

1. Présente-toi en quelques mots…

Je m’appelle Jordan Joumon, j'ai 28 ans. Je suis astronome et astrophotographe amateur depuis plus de cinq ans. Je travaille à temps plein pour Helios Eyewear depuis plus de 3 ans. Ma collaboration avec la marque de lunetterie a commencé il y a plusieurs années. J’ai exercé en free-lance comme ambassadeur photographe pour Helios Eyewear avant d’avoir l’opportunité de rejoindre la petite équipe.

2. Depuis quand fais-tu de la photo ? Quelles ont été les étapes importantes pour toi dans ton apprentissage ?

Je suis photographe depuis plus de 8 ans et j’ai toujours été passionné par l’astronomie en général. Le plus dur, c’était l’apprentissage. Ayant touché à la photographie sous la plupart de ses aspects, je trouve que l’astrophotographie reste l’un des plus complexes. De plus, je suis parmi les premiers à l’exercer à Maurice. Il est donc difficile d’avoir un guide, je dois moi-même construire les bases.

3. Pour les novices, qu’est-ce que l’astrophotographie ?

L’astrophotographie, c’est en bref prendre des photos des astres qui sont visibles le soir, que ce soit la lune qui est notre plus proche voisine ou les galaxies à des milliers d’années-lumière de nous. Elle se décline en trois catégories : la photographie de la Voie lactée avec une caméra et un trépied, la photographie planétaire, où l’on photographie les planètes de notre système solaire et la partie la plus compliquée, la photographie du ciel profond (DSO – Deep Sky Objects), où plusieurs aspects techniques entrent en jeu pour pouvoir réaliser une photo.

4. J’imagine que ce domaine de la photo nécessite un matériel spécifique. Quel est celui que tu utilises ?

J’ai plusieurs équipements dépendant de ce que je souhaite photographier, mais le plus important, c’est la monture de suivi, qui a pour rôle de compenser la rotation de la Terre afin de pouvoir faire des poses longues, des fois jusqu’à 5 heures pour une seule photo. J’utilise aussi un télescope spécialement conçu pour la photo, car ceux que nous utilisons pour l’observation ne sont pas de suffisamment bonne qualité optique pour avoir des photos nettes et détaillées. Ensuite, nous avons la caméra. Auparavant j’utilisais des appareils photo numériques, que je modifiais pour faire de l’astrophotographie, mais j’ai tout récemment fait l’acquisition d’un appareil photo dédié à l’astrophotographie, qui a la particularité de refroidir le capteur jusqu’à - 40° afin de pouvoir faire des sessions plus longues sans crainte de surchauffer le capteur. Puis, il y a plusieurs accessoires qui m’aident et me facilitent la tâche, mais ces trois appareils sont les principaux.

5. Un souvenir photo mémorable ?

La première fois que j’ai photographié la nébuleuse d’Orion, dans la constellation du même nom, à 3 000 années-lumière de nous. Savoir à cet instant-là que l’image captée a autant voyagé à travers l’espace avant d’être immortalisée par mon appareil photo, c’était pour moi une petite victoire à mes débuts dans cette discipline.

6. Le prochain projet photo auquel tu réfléchis ?

Pas photo, mais vidéo. Je travaille actuellement sur un concept personnel, qui a pour nom Amazing Mauritius. Je fais des prises de vue en timelapse à travers l’île Maurice. Je souhaite amener cette pratique à un autre niveau, car la plupart de ceux qui font des timelapses s’intéressent aux levers ou couchers du soleil, ou encore à la Voie lactée. Je souhaite mettre en avant le paysage mauricien, mais avec des astres célestes en arrière-plan, comme un lever de la galaxie d’Andromède derrière Le Pouce… C’est techniquement possible, mais cela demande énormément d’organisation et de temps.

7. Quels conseils donnerais-tu au photographe qui veut découvrir l’astrophotographie ?

D’oublier tout ce qu’il connaît de la photographie en général, car même si cette discipline consiste à faire de la photo, l’approche est totalement différente. J’aime à dire que l’astrophotographie, c’est la frontière entre l’art et la science, car c’est avant tout 70 % de maîtrise technique et 30 % de créativité. Aussi, beaucoup de patience et de persévérance, mais une fois qu’on voit nos premières photos, la satisfaction dépasse tous les efforts fournis pour y arriver.

8. Le mot de la fin…

L’astronomie est l’une des plus vieilles disciplines qu’on connaît. Les premiers peuples vénéraient les astres et depuis, nous avons cultivé une soif de compréhension afin de repousser les limites du cosmos. Je trouve que l’astronomie nous rend humbles, car elle nous fait comprendre notre vraie place au sein du mécanisme cosmique.

En dehors de l’astrophotographie, j’aide ceux qui veulent s’initier en les conseillant et en fournissant mes services pour l’achat d’un télescope ou d’autres instruments en lien avec l’astronomie, afin d’avoir un produit qui répond aux attentes de la personne.

J’ai aussi récemment lancé le premier site Web dédié à cette discipline à Maurice www.astromauritius.com. Le but est de transmettre ma passion et mes connaissances à ceux qui souhaitent débuter à travers des articles de blog/tutoriels vidéo qui seront bientôt disponible.

Si vous souhaitez faire partie de cette aventure, je vous invite aussi à me rejoindre sur ma page Instagram (@astrophotography_mauritius). Je serai ravi de répondre à vos questions en lien avec cette discipline ou sur l’astronomie en général.